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analogon
10 mai 2008

La proie


LA PROIE

Les gouttes s'écoulent lentement sur la glace.
Je vois cette femme esquissée dont la face
Reste immobile, muée en cire fondue
Martelée par les armes de l'amour qui tue.

Ses yeux bigarrés sont fixes, semblent sans vie
Le clin d'oeil est figé, le fard noir trop flagrant.
La joue rougie par un pinceau si écrasant
Pauvre clown maquillée par des mains haïes.

Sa lèvre perlée se fend, mais pas d'un sourire
Une main bleutée doucement essuie la trace
Qui s'écoule écarlate comme une grimace,
Rouge à lèvres témoin des instants à subir.

Elle se dénude devant moi, m'offre son corps
Aquarelle où se mêlangent la pourpre et l'or,
Témoin silencieux de l'averse journalière
Qui bientôt va s'abattre, furie meurtrière.

Au fond de ses yeux une indicible souffrance
M'appelle, gémissante, sans savoir pourquoi
Il ne s'arrête pas, prisonnier de sa transe
S'acharnant toujours plus, y trouvant de la joie.

Il ouvre la porte, elle en tremble déjà
Cachant son visage sous le poing qui se lève
Entre les coups, il n'y aura aucune trêve
Je suis cette femme, battue jusqu'au trépas.

Contrat Creative Commons
This création is licensed under a Creative Commons Paternité - Pas d'Utilisation Commerciale - Pas de Modification 2.0 France License.

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