TES FRUITS DEFENDUS

L'air léger bruisse sous la clarté dévoilée
Déposant sa mélodie diaphane en offrande
L'onde parfumée des corolles dégrafées
Berce mon corps d'une suppliante demande.

J'entre doucement dans le verger accueillant
Mes pas se font plumes dans la moquette herbeuse.
Recouverts à foison de leur pétales blancs
Les arbres m'appellent de leur voix mélodieuse.

Pêchers, cerisiers, rivalisant de beauté
Tous me tentent pour que je succombe à leurs charmes
M'ensorcelant de leurs effluves immaculés
Prêts à verser leur nectar enivrant de larmes.

Mais voilà que se dresse, cachée sous son voile
Une silhouette fragile, n'osant m'appeler.
Elle ignore qu'elle m'éblouit plus qu'une étoile
M'attirant indiciblement dans sa beauté.

L'écorce recouvrant ses branches reste fraîche
Les ans n'y ont laissé que de timides rides
Aussi onctueuse et veloutée qu'une pêche
Elle frémit quand je l'effleure de mes doigts timides.

Elle m'offre ses fruits pommelés, fermes et juteux
J'en découvre l'arrondi de mes mains qui pressent
Je les suce puis je mords, y goûtant le moelleux
Savourant les bourgeons dressés sous mes caresses...

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Tes fruits défendus

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